Fous ta cagoule!

J’ai froid…

Je vous vois, vous vous dites que ce n’est pas un scoop, que c’est de saison, qu’il n’y a rien d’exceptionnel, que l’hiver est là et que donc c’est normal…

Oui! Mais non! Non, moi, je suis gelée, presque tout le temps… C’est horrible!

Pauvre “tétra” (tétraplégique) que je suis, le froid ou plutôt la sensation de froid est mon ennemie!
Et que le “tétra” qui n’a jamais froid lève la main! Ou les épaules, ou les yeux, si tu peux pas faire autrement! Alors?! Hein?! Ah! Ben non, il n’y a personne, pas un sourcil levé! Je vous le dis, et je l’affirme, le “tétra” a froid!

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je vous parle de mon rapport à la température, j’abordais un peu – beaucoup – le sujet l’an dernier dans cet article consacré au test de le handi-ski .

Cette fois, je vais vous brasser un portrait plus large de ces situations où pour le commun des mortels sauf moi (et mes amis tétras), il fait plutôt bon, la vie est belle, le T-Shirt ou le petit pull tendance qui déchire est de sortie, l’écharpe est restée au placard, les chaussettes ne sont qu’un accessoire pour ne pas puer des pieds et le chapeau sexy remplace facilement le bonnet, la capuche ou la cagoule. Alors que moi, moi, pour avoir la chance de vivre ça, il faut qu’un sacré nombre de critères soient réunis!
Je vais vous parler aussi de mes remèdes anti-froid, remèdes moyens puisque bien souvent inefficaces mais ce sont les seuls que j’ai trouvé pour résister! Résiste, prouve que tu existes, comme disait l’autre…

Situation une. L’été.

Est-ce que j’ai froid l’été alors que j’ai la chance de vivre dans le sud de la France où c’est vrai les températures atteignent facilement les 30° en journée?
Et bien oui, ça arrive et il ne faut pas grand-chose pour que mon corps oublie vite qu’en fait, il fait chaud et que c’est inutile de réclamer des manches ou une étole. La dite étole que j’ai toujours avec moi où que j’aille, cela va de soi! J’en ai une petite collection, de toutes formes et couleurs.
L’été, il n’y a rien à faire, ce foutu soleil tourne et si je ne tourne pas avec lui, et bien, rien que de me retrouver tout-à-coup légèrement à l’ombre peut faire chuter ma température corporelle… Alors imaginez ce que je vis quand je rentre dans un endroit climatisé. La clim c’est le mal incarné. Je me souviens de Las Vegas et ses casinos où j’ai mouru de froid, quand bien sur dehors, j’ai mouru de chaud… Que je suis chiante…

Situation deux. Le printemps.

Le printemps? C’est quoi? Ah oui, cette saison entre deux où il fait bon vivre, où on sort plus, où le soleil réchauffe les corps etc.
C’est vrai, si si, c’est vrai que depuis que j’habite ici, je troque un peu plus vite l’écharpe contre le foulard (gros et épais le foulard quand même) et que je mets le nez dehors plus par envie que par obligation.
Mais attention, gare aux passages nuageux, c’est pénible ça. Il faut me voir mettre, enlever, mettre, enlever, mettre, enlever, mettre, enlever, mettre, enlever mon foulard ou ma capuche au gré de l’ombre ou de la lumière.

Situation trois. L’automne, l’hiver.

Pour moi, c’est kif-kif. A ce niveau de température et d’humidité, je ne fais plus de différence… Arrivée à cette période de l’année, le froid est dans mon corps, incrusté dans mes os, le mal est profond. Même un exorciste ne pourrait rien pour moi!

C’est le moment où je commence à m’équiper des accessoires indispensables pour tenir bon, pour affronter les tout-petits degrés matinaux, les degrés certes un peu plus généreux de l’après-midi et cette foutue baisse des températures qui vient avec le soir et la position couchée. Parce qu’en plus oui, couchée, c’est pire. Mais oui, appelez-moi le boulet, je comprends…

Que je sois à l’intérieur ou à l’extérieur, ma tenue est clairement une tenue de combat. Les 22° dans la maison ou les 8° (ou plus ou moins) dehors, pour moi, dans mon ressenti, c’est très équivalent. Une fois que le froid s’insinue, de toute façon, je suis foutue, morte, dead…

Je n’ai pas trente-six solutions, je cumule. Je cumule les pulls, les doubles pulls, les triples pulls (jamais sans mes trois couches, c’est vital), les sous-pulls, les sous-vêtements de ski, les écharpes (dans la maison aussi bien entendu), les grosses chaussettes, les buffs ou tours de cou, la doudoune sans manche (appelée parachute par mon homme!), les capuches, les bonnets, bref, les vêtements habituels que je porte au quotidien.

Et puis il y a les autres solutions qui m’apportent un bien-être plus ou moins durable ou qui contribuent à détendre même si ce n’est qu’un court instant mon corps gelé. Le soleil derrière la vitre, le sèche-cheveux, les bouillottes, la couette (la plus épaisse possible), la couverture qu’il faut mettre en plus de la couette, le corps de mon amoureux, les gros câlins de ma fille…

Et le poêle à bois. Aaaaaaaaah le poêle! Le pied, le kiff, l’extase. Les autres en sueur, en slip et culotte et moi, bien, tellement bien…Et bien sûr, qui n’a pas fait installer de poêle dans sa nouvelle maison? Qui? Moi évidemment…

J’ai froid! Et pas qu’un peu!