Il y a un peu plus de deux ans déjà, j’ai testé le handiski… Deux ans! Le temps passe trop vite!
Souvenirs, expérience et sensations.
Pour bien comprendre mon ressenti, je dois vous dire quelques petites choses…
Les personnes qui me connaissent savent très bien que, pour pouvoir vivre ce moment hors du commun, j’allais devoir prendre sur moi. Vraiment. Beaucoup, beaucoup!
Je n’ai pas peur des sports un peu plus extrêmes et je ne suis pas fermée aux nouvelles expériences. Au contraire.
Mais , il faut savoir qu’il y a une chose que je déteste – encore plus que les légumes, les odeurs de pipi de chat ou la mauvaise foi – c’est le froid!
Le froid, c’est mon ennemi et associé à l’humidité, c’est mon cauchemar. Alors, la neige, c’est, comment dire… Tout simplement l’enfer sur terre pour moi. Je n’étais pas trop fan déjà avant mon accident et la tétraplégie n’a rien arrangé. Parce que, ce foutu thermostat qui régulait ma température corporelle avant, est tout simplement hors d’usage maintenant. J’ai chaud ou j’ai froid. Quand j’ai “bon“, c’est un miracle!
Mais, une opportunité s’est présentée. Des amis nous ont proposé un petit week-end à la montagne, pour un budget plus que raisonnable. C’était en plus, une très belle occasion de rigoler et de changer d’air. Il parait que l’air de la montagne, il n’y a pas mieux.
Après une longue, très longue réflexion, j’ai dit oui. A deux conditions. Que je vive un moment inoubliable et que je ne passe pas tout mon temps à avoir la sensation d’être un glaçon qui roule.
J’ai donc décidé d’en profiter et de me réserver une séance de ski assis avec accompagnant. Direction la station Pyrénées 2000.
C’est Franck de l’association Handikraft qui s’est occupé de moi. Son assoc propose tout un tas d’activités très sympas pour les amateurs de glisse ou de randonnées et accessibles pour de nombreux handicaps.
Par “chance“, le temps était pourri! J’ai toujours beaucoup de chance, vous l’avez sans doute déjà remarqué. Il neigeait beaucoup, la visibilité était mauvaise. Et la température était bien en dessous du niveau acceptable pour plein de gens. Donc pour moi, c’était formidablement horrible!
Après quelques explications, une formation rapide, Franck m’annonçait qu’on était prêts à prendre les télésièges. Ok, je vous avoue que c’est le moment que j’ai le moins apprécié dans l’histoire. Pas tellement la ballade dans les airs – ça, et malgré la sensation des -35 degrés ambiants – c’était sympa mais, c’était surtout l’installation de la coque dans laquelle j’étais attachée sur le siège qui était surprenante. J’ai bien cru que j’allais monter tout le truc la tête en bas! Heureusement, Franck m’a redressée in extremis…
Bref, on était au sommet, il allait falloir redescendre.
Lors de la première descente, j’ai vécu un moment intense en émotions! Et la seconde était pire… En mieux.
C’est simple, en gros, pendant la première descente: j’ai flippé, aimé, appelé ma maman au secours -de nombreuses fois- et eu vraiment trèèèèès froid. Franck a mené la danse pour que je prenne mes marques.
Puis, à la seconde tentative, le télésiège s’est montré plus coopératif et du coup: j’ai aimé encore plus, testé un peu l’autonomie, pas appliqué toutes les consignes mais écouté quand même un peu, dû faire une confiance aveugle en Franck, kiffé à mort quand il m’a fait le coup de “coucou, sans les mains“, re eu trèèèèès froid, et re crié comme une dingue! Un régal!
J’ai donc un souvenir très agréable de l’handiski. Je vous invite à tenter l’expérience.
Je vous souhaite juste d’avoir un peu plus de chance que moi avec la météo car j’ai mis 48 heures à me réchauffer. Sans mentir, 48 heures complètement habillée et recouverte de nombreuses couvertures. 48h pour que l’ensemble de mon squelette, mes muscles, ma peau et le reste reprennent une température acceptable. Un conseil, ne lésinez pas sur l’équipement de compétition spécial “pôle nord” si, comme moi, vous êtes du style cagoule sur la tête et grosse écharpe tout l’hiver. Et ce, y compris à l’intérieur! Bonne glisse à vous!
J’ai perdu toutes les photos, c’est con…