C’est occupé! Un moment!

Samedi, petit resto improvisé en famille. Un après-midi à venir chargé, je file donc aux toilettes.

Ah! Zut, il n’y en a qu’une, parfaitement accessible mais une seule toilette pour tous les clients ça veut dire du passage… Et du stress pour moi.

En fait, pour faire simple, peu importe ce que je vais y faire, aller aux toilettes me prend du temps. Il y a tout un tas de gestes à effectuer qui demandent de l’énergie, de la concentration, de la force, de la précision, etc. Bref! J’ai besoin de huit à dix minutes et ce temps-là dans un resto bondé avec un seul WC c’est trop long…

J’y go, tant pis, je tente ma chance…

Pas de bol, à peine deux minutes après, quelqu’un essaye d’ouvrir la porte.

Je reste zen… Respiration ventrale… Je continue ce que je suis en train de faire avec un petite pensée que je garde pour moi pour le moment (et merde!).

Trente secondes plus tard – ce qui pour cette dame devait vouloir dire une éternité – re-essai d’ouverture… La porte résiste!

Et, je l’entends. Elle commence à parler tout haut. Alors, quoi?! Elle est coincée cette porte? Il y a quelqu’un? Ça va durer encore longtemps?

Donc je réponds une première fois, calmement. Occupé! Un instant s’il-vous-plaît. Et je sais que l’instant va durer encore quelques minutes mais que non, je ne peux pas faire plus vite. L’angoisse monte d’un cran. Enfin, plutôt mon agacement, pour être précise.

Visiblement, elle doit être très pressée ou sourde car elle n’attend pas, elle insiste et fait claquer la poignée.

Cette fois, c’est moi qui vais la claquer, ça c’est le truc qui va m’énerver. Clac-Clac-Clac!!! Bruit de poignée qui rend dingue!

Je crie plus fort cette fois. O-C-C-U-P-E! Et dans ma tête, un flot de gros mots en plus…

Elle sort, je tends l’oreille. Je me presse un peu en essayant de faire les choses dans l’ordre.

Elle revient. Avec un homme. Le gérant du resto! Génial, Youhou! Que la fête commence…

Elle lui demande s’il est certain qu’il y a quelqu’un? Il lui répond gentiment que oui, il a vu une personne rentrer. Et elle continue, parce que bon, bla bla bla… Ça fait un moment qu’elle attend… (On doit-être à trois minutes d’attente pour elle, my God!). Il lui signale alors que la personne qui est à l’intérieur est en fauteuil roulant. Sa réponse. Ah! Elle a donc peut-être fait un malaise! (Fauteuil = malaise, logique.  Non, pas de cliché!).

Je parle d’une voix haute et claire, le ton certes un peu agacé. Tout va bien! Je termine! Merci! Je suis en vie!

Je reboutonne mon jean, range à peine mes affaires. Je gagne au moins trente secondes en ne vidant pas ma poche (indispensable quand on se sonde) et en la jetant remplie (ce que je déteste faire!).

Je sors.

Elle me regarde, me découvre.

  • Ah! Voilà!
  • Oui voilà… Bon, si on vous répond occupé, c’est plutôt clair non? Et oui, désolée, en fauteuil, tout prend un peu plus de temps. Mais soit! C’est libre maintenant.
  • Ah oui, mais non, ce n’est pas grave, je me disais que vous aviez sans doute fait un malaise.
  • Parce que vous ne m’avez pas entendue vous répondre?
  • Si.
  • Et donc?
  • Et donc, rien…
  • C’est bien ce qu’il me semblait…