Hier, j’avais Piratatak.
Comprenez, j’avais activité “jeux de société” à l’école de ma fille. Et, c’est parfait, j’adore les jeux de société.
C’était prévu depuis un bon moment, la maîtresse s’était bien organisée. Il y avait deux groupes dans la classe du bas pour que je puisse participer aux activités scolaires de ma poussinette.
Hier après-midi, j’avais donc séance d’ergothérapie et les enfants, eux, allaient s’en donner à cœur joie niveau acquisition d’autonomie rapide. Car, si ils comptaient sur moi et mes doigts de tétra pour placer, bouger, ramasser, installer les plateaux, pions ou dés, ils allaient être déçus hahaha. Moi, j’étais là pour diriger, expliquer les règles et les empêcher de tricher. Pour ça, aucun problème. On pouvait compter sur moi.
Bon, en arrivant, j’étais heureuse de constater que la maîtresse avait anticipé ce léger détail de difficulté de préhension et m’avait attribué un jeu de carte simple et que j’adore. Le piratatak.
La table à côté avec son plateau, ses nombreux jetons minuscules et ses espèces de petits bâtonnets en bois censés rester debout mais qui seraient tombés toutes les 30 secondes m’a foutu une de ses trouilles! Ouf, les enfants aussi, l’ont échappé belle.
La partie commence.
A quelques mètres de moi, c’est une autre maman qui se retrouve avec le jeu de plateau qu’elle ne connaît pas et un petit groupe qui ne va pas lui rendre la tâche facile.
Pas pour le jeu, ça, c’est bon, elle a vite repris les rênes. Nonmaisho! C’est qui le chef ici?! Mais surtout, parce qu’elle va faire face à une foule de questions auxquelles elle ne s’attendait pas…
Elle a quoi la maman de L?
Pourquoi elle ne marche pas?
Elle a la jambe cassée?
Elle ne peut pas bouger?
Elle a mal?
Elle fait comment pour avancer?
Elle est handicapée alors?
Et ses bras, elle les bouge?
Elle pousse le fauteuil comment?
Comment elle a eu ça?
Et je l’entends, ma copine K. répondre du mieux qu’elle peut.
Et puis, je les vois les gros S.O.S dans les regards suppliants qu’elle me lance.
Et moi, je la regarde, j’ai le smile jusqu’aux oreilles et je lui fais comprendre que ben voilà, tu es dans la mouise ma poulette, bonne chance!
Et là, un des petits l’achève. Il se lève et commence à faire des pompes…
Et des pompes comme ça, elle peut les faire?
Je craque. Explosion de rire!
Bon, heu, non, elle ne fait pas de pompes, c’est fini, on peut jouer maintenant?
Et alors qu’elle croyait s’en être bien sortie, c’était sans compter sur ce petit ventre rond qu’elle ne peut pas cacher et que les enfants ont bien remarqué…
Dis, t’as un bébé dans le ventre?
Et ça fait mal?
Et il bouge?
Et comment on fait les bébés?
Et? Et,…
Les enfants sont géniaux. Un pur plaisir cet après-midi, j’ai adoré!