Être ou ne pas être, telle est la question…

Trouver une occupation, un hobby, une passion, un réel endroit où on peut être soi, se détendre voire même se retrouver et s’épanouir, pour tout un chacun, c’est loin d’être facile. Et qui plus est, je le remarque, lorsqu’on est en situation de handicap.

Car il ne suffit pas de se réveiller un matin et se dire: “Oh yes, j’ai trouvé, c’est ça que je veux faire, c’est telle ou telle activité qui est faite pour moi“.

Il faut quand même tenir compte d’un certain nombre de contraintes, d’obstacles, de faits.

Mais, cela dit, je réalise et me réjouis d’être souvent capable de le faire, il faut aussi y mettre un peu du sien et s’adapter!

S’adapter. Oui. Accepter que tout ne soit pas accessible, comprendre que tous n’ont pas le même regard, la même facilité avec le handicap et donner une chance à tous de vous découvrir.

Sans cette faculté d’adaptation, j’aurais manqué tant de choses, tant de bonheurs, tant de regards, tant de richesses, tant d’échanges, que ce soit au pas de ma porte comme dans les petits bouts du monde que j’ai déjà eu la chance de parcourir.

Plus j’y pense, et plus je me dis que c’est cette capacité de dire et de penser que c’est possible, qu’on peut chacun y mettre du sien pour s’adapter à l’environnement et aux autres qui m’ouvre les portes, qui fait de ma vie un chouette moment et surtout qui la rend excitante.

Chaque lundi, je vis d’autant plus l’instant présent. Chaque lundi, je vis pleinement mon moment. Chaque lundi, je m’éclate à m’ouvrir à d’autres qui n’ont absolument aucun rapport avec le handicap. J’attends chaque lundi avec impatience pour les retrouver pour voir ce que notre prof nous a concocté. Quel exercice va nous être proposé, quelle improvisation on va tous devoir relever. Et chaque lundi, je connais mes camarades de jeu un peu plus et je découvre des belles personnes. Chaque lundi.

Je fais du théâtre. J’ai trouvé mon hobby, ma passion, MON moment rien qu’à moi.

Et pourtant, rien n’était prévu, l’accessibilité n’était pas au rendez-vous (je vous montrais cela ici), aucune tête ne m’était connue, je n’avais jamais fait ça et j’avais la trouille!

Comme je suis heureuse que tous nous nous soyons adaptés, que chacun se soit ouvert à l’autre, comme je suis heureuse de ne pas avoir fait demi-tour! A chaque problème sa solution, une de mes devises…

Et dire que dans quelques mois, je serai même sur scène! Je n’ai pas fini de flipper mais c’est tellement bon!

Et si de temps en temps, on essayait tous de s’adapter un peu plus? Croyez-moi, ça en vaut la peine…

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