Comme vous me voyez là, j’ai l’air hyper normale.
Entièrement saine d’esprit.
Une fille bien dans ses baskets, tranquille, zen, qui prend la vie du bon côté.
Je pense ne pas me tromper en disant que, à vos yeux, je ne suis pas une fille complètement névrosée. (Hé?! Ho?! Je vous vois lever les yeux au ciel en pensant que: “bien sûr Stef et la marmotte tout ça, tout ça…” ).
Mais voilà, je dois vous dire quelque chose, pour certains aspects, votre perception de celle que je suis est assez juste mais par contre, par contre, il faut que vous le sachiez, je suis aussi à bien des égards, un véritable boulet!
Les syndromes dont je souffre sont, vous allez le découvrir, assez multiples, et je me fatigue, je me fatigue toute seule vous n’imaginez même pas.
Le syndrome de procrastination. Celui-là, je le tiens bien, je suis la reine de la procrastination. Ce n’est pas un gros mot, je vous rassure et oui, il est très difficile à prononcer, moi-même, je n’y arrive pas du premier coup. Comprenez que je reporte toujours tout au lendemain… Prendre un rendez-vous, me renseigner pour tel ou tel truc, rappeler quelqu’un, écrire (d’ailleurs, vous aurez de la chance si vous lisez ce texte un jour), payer mes factures, faire les courses, etc. Etc.
Le syndrome du tout ou rien. Ou encore le syndrome de la fille cyclique. Je suis quelqu’un de nature sociable, de très dynamique, je suis une bonne vivante. Ou pas. J’ai cette tendance à vouloir tout faire, tout entreprendre, tout changer, tout vivre à cent à l’heure. Mais par période. Il y aussi les moments où je ne fais RIEN, et c’est là qu’il faut bien me connaître pour ne pas se vexer. Car quand je dis rien, c’est rien. Si ce n’est pas de l’ordre des trucs obligatoires, comme m’occuper de ma puce, manger et échanger avec mon homme, le reste et bien, ça attendra ma nouvelle phase de tout. Qui revient assez vite heureusement.
Le syndrome du relâchement vocal. J’ai une petite tendance, quand je suis en stress ou qu’un truc ne va pas comme je veux, à perdre toute notion de bonnes manières et à sortir un nombre impressionnant de gros mots à la minute. Certes, ça ne résout rien mais ça soulage! Et je dis toujours pardon si ma fille a entendu!
Le syndrome de l’esprit toujours en action. Celui-là, il est pénible. JE suis pénible. Un projet, un défi, un voyage, une aventure à vivre, un truc sur le feu, une envie de mieux, un désir d’ailleurs ou d’inédit. Je ne laisse que peu de répit à mon cerveau qui tourne en boucle à la recherche de ce qui va m’occuper dans un futur proche.
D’ailleurs, celui-ci de syndrome va très bien avec un autre bien chiant, celui de l’éternelle insatisfaite. J’ai ce foutu besoin d’aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. De me dire que oui, là, on est bien mais peut-être qu’il y a moyen d’avoir mieux. Qu’on pourrait encore améliorer notre quotidien, que cette maison est géniale mais que la prochaine pourrait être ENCORE mieux. Mais pourquoi faut-il toujours que je pense à la prochaine?!!! Pourquoiiiiiiiiiiiiiii?!!!!
Le syndrome du j’ai rien à me mettre. Parce que oui mes armoires sont remplies, oui j’ai plusieurs armoires mais non, je n’ai rien à me mettre. C’est que des vieux trucs ou au contraire que des BEST, ces choses qu’on ne peut pas jeter au cas où mais que je ne mets pas. Je n’ai que du qui servira un jour, ou que je vais vendre pour me faire un peu de sous ou parce que c’est trop beau pour donner. Et je ne vends jamais rien évidemment… Et j’ai beaucoup de ça ne me va plus ou pas mais que je garde pour le fun.
Le syndrome de la déprime post vacances. Je déteste rentrer de vacances, j’aime pas quand la vie reprend son cours, quand plusieurs semaines se sont écoulées et que dans tes pensées, le quotidien a repris ses droits, ou qu’il essaye chez moi parce que je ne me laisse pas faire! Je trouve que le retour sur terre post vacances est assez déprimant. D’où l’importance de penser aux suivantes.
Le syndrome du mauvais choix au restaurant. C’est une certitude, je le fais systématiquement! J’ai beau le savoir, me concentrer, essayer de réfléchir très fort, analyser la carte du resto à fond, je prends toujours le plat que je n’aurais pas dû prendre. Quand je goûte le contenu de mon assiette, je me dis, merde, pourquoi j’ai pris ça? Finalement, j’ai pas envie de ce plat ou j’aime mieux ça, le truc du voisin a l’air hyper bon, si j’avais su, j’aurais choisi le truc juste en dessous sur la carte… Il n’est pas rare que j’échange avec mon mari qui lui a fait le bon choix, il est fort mon mari!
Le syndrome de l’hibernation. Il fut un temps quand je vivais encore en Belgique où je ne sortais pratiquement pas pendant presque cinq mois! Cinq mois où je sortais pour l’essentiel, l’obligatoire, avec des couches multiples de vêtements, bonnet et écharpe. Maintenant, ici dans le sud, ça dure moins de trois mois. C’est mieux. En plus, une fois l’hiver venu, je dors, je dors, je DORS. C’est comme si mon besoin de sommeil était décuplé, de jour comme de nuit. La seule chose que je continue à faire entre deux siestes malheureusement c’est manger! Je mange trop et mal. Tant pis.
Le syndrome du je pense que j’ai les cheveux gras. Une obsession chez moi, j’ai l’impression que mes cheveux sont souvent gras. Je vous rassure mon entourage ne voit pas les choses comme moi. Mes cheveux sont en général propres, pas toujours coiffés certes mais pas gras. Il y a des jours où je me dis que ceux qui me voient d’en haut (c’est-à-dire tout le monde) doivent se dire hannnnnn Stef, t’as pas de shampoing?! T’es une fille et t’as pas de shampoing?! (super référence j’avoue) mais en fait non, personne ne se dit ça…
Le syndrome de ça sent le pipi de chat. Alors là, va savoir pourquoi mais quand je sens quelque chose qui pue, souvent pour moi, ça sent le pipi de chat. C’est particulier cette odeur pourtant mais moi, je l’a retrouve régulièrement et un peu partout. C’est horrible! Mon mari si je lui dis que ça sent mauvais est tellement habitué qu’il me répond instantanément: “Ca ne sentirait pas le pipi de chat par hasard?!” Et moi de répondre: “Oui c’est ça! Comment tu as deviné?” Parce que lui, bien sûr ne sent rien du tout!
Sinon, pour finir, sachez que j’ai aussi le syndrome de j’entends ma voix dans ma tête. C’est-à-dire que je m’épuise à dire tout haut dans ma tête ce que je dis ensuite de vive voix. Je sais c’est bizarre mais ça, c’est un truc que je fais parfois. Et je ne vous parle pas des chansons que je chante en boucle dans ma tête non plus parce que vous allez vraiment penser que je suis bonne à enfermer…
Parfois je me dis que mon homme est complètement aveugle ou fou d’amour pour supporter tout cela.
Nul doute qu’en lisant cet article, vous vous dites que j’ai quand même quelques petits soucis d’ordre psy… N’est-ce-pas?!
Mais qui n’en a pas? Hein? Qui?
D’ailleurs, vous vous êtes peut-être même reconnu dans nombres de syndromes décrits plus haut. C’est pas vrai?
Allez, venez. Allongez-vous, on peut en parler ensemble.