Des jours et des jours que j’attendais ça, pour ne pas dire des semaines!
La petite est en vacances pour quelques jours encore, la semaine sans fin vient de se terminer et voilà THE samedi. Le premier samedi où mon homme et moi allons nous régaler et aller enfin faire les soldes.
Joie et bonne humeur au rendez-vous. Planning, envies, désirs échangés et arrivée au premier arrêt, le centre commercial. On se gare, je saute sur mon fauteuil et là, c’est le drame, ouverture du coffre de la voiture et… pas de sac!
Pas de sac, c’est-à-dire pas d’argent, bon ça c’est pas grave, mon mari payera (on s’arrangera), mais surtout pas de matos de sondages! Et pas de matos de sondages, excusez moi mais pour moi, c’est un peu comme si une fille au premier jour de ses règles, le pire, se retrouvait sans rien, pas de tampons, pas de serviettes, rien, juste un malheureux bout de papier toilette simple épaisseur ou un mouchoir en papier caché au fond de son sac, ce qui ne la sauvera pas!
Ou encore, comme si vous jeunes parents aimants et inconscients, avez décidé d’aller dans ce restaurant si chic et si tendance avec votre bébé tout gentil et qu’au moment d’attaquer l’entrée, vous pressentez ou plutôt vous sentez qu’il vient de faire un énorme caca, n’ayons pas peur des mots, son body a souffert et, bien sur, le sac pour le changer est lui resté sur la table du salon, à la maison.
Résultat, le diner est foutu! Même offert par vos amis qui voulaient tant vous faire plaisir, il est foutu.
Me voilà donc, en ce jour où il fait 35° à l’ombre en plein centre de Montpellier sans la moindre possibilité de vider ma vessie, je suis foutue!
Mais pas question de renoncer si vite aux -30%, -40%, -50% ou plus encore annoncés et espérés!
Non! C’est parti pour essayer de dégoter la seule et unique chose qui sauvera cette journée rare et précieuse, cette journée seule avec mon amoureux.
Première pharmacie, espoir… Et non, pas de sonde, n’importe laquelle, je ne fais même pas la difficile, femme, homme, lubrifiée ou pas, peu importe… Seconde pharmacie, puis troisième où là le pharmacien va, en 2 secondes, me faire passer du rêve au cauchemar parce qu’il retrouve au fond de son stock une boîte complète de sondes avec poches intégrées, le Grand Luxe, la Rolls des sondes mais qu’il me propose la boîte indivisible pour la modique somme de 80€. Merci, mais non merci…
Je ressors frustrée, déçue, en colère, résignée à écourter ma journée.
Et c’est à ce moment là que mon mari et moi, on l’aperçoit, à une dizaine de mètres de nous.
La seule personne, parmi des centaines d’autres se baladant sur la place de la Comédie, qui pourrait nous aider.
LA jeune fille en fauteuil, paraplégique qui va comprendre mon problème et qui va peut-être tout changer.
On pique un sprint, on y croit, on la rattrape, on l’aborde!
Il nous suffit de quelques mots, elle me dit que c’est la première fois que ça lui arrive d’être accostée de cette façon pour ce genre de chose mais elle me sourit et me sort de son sac à dos (celui qu’il ne faut jamais oublier), le précieux objet tant convoité. Mieux, elle habite à côté et me donne deux sondes puisqu’elle n’en aura pas besoin.
Miracle, remerciements chaleureux et gratitude inouïe!
Il est déjà 13H mais la journée peut enfin commencer.
Au fait, pour ceux que ça intéresse, je suis superbe dans ma nouvelle tenue, une autre que celle de cette photo, une combinaison noire et une veste blanche très très classes.
Et sachez qu’aujourd’hui cette sauveuse est devenue une amie