J’adore les fêtes de fin d’année. J’adore Noël, son ambiance joyeuse, ses décorations, ses musiques, ses lumières, ses couleurs, sa magie. J’adore l’amour que dégage cette fête, je ne sais pas pourquoi, mais, cette fête me touche.
Et puis, j’adore cette période où on pense à l’autre, où on réfléchit au meilleur cadeau. Et, je suis une petite fille, quand je vois au pied du sapin, tous ces paquets qui nous font languir jusqu’à minuit pour être enfin ouverts.
Cette année-là, alors que mon amoureux et moi, avons encore quelques cadeaux à trouver, nous nous rendons au centre commercial et au marché de Noël d’une petite ville en Belgique.
Nous sommes heureux, nous avons trouvé tout ce que nous voulions en un temps record. La nuit commence à tomber, on rentre les bras et les genoux bien chargés.
Pour rejoindre notre voiture, nous empruntons une petite rue qui ne comporte pas de trottoir, elle donne directement sur l’espace piétonnier de la ville et il y a peu de place de parking.
Un combi de police est garé au milieu de la rue, face à la zone piétonne. Il est vide, nous le dépassons et remontons tranquillement la rue.
On se marre, on pense aux fêtes à venir, à ce qu’on fera en rentrant, à ce qu’on a choisi pour les uns et les autres et on n’entend pas les portières qui claquent derrière nous.
Et! Bam! Boum! Poc! Le choc! Tout va très vite!
Je sens une énorme pression dans mon dos, je vois mon mari passer au-dessus de moi et retomber quelques mètres plus loin, tous nos cadeaux volent et s’éparpillent sur le sol. Et moi, moi, je suis par terre, à plat ventre, mon fauteuil est retourné à deux mètres de moi…
Et là, on se dit, mais qu’est-ce qui vient de se passer?! Mais non, ce ne sont quand même pas les flics qui viennent de nous renverser?! Ils n’ont quand même pas pu reculer dans une rue, un soir où il y a du monde qui se ballade, sans regarder dans leur lunette arrière ou dans leurs rétros?! Mais non?! Ce n’est pas possible?!
Et! Bien si!
Ce sont les policiers qui nous ont percutés et qui sont maintenant penchés sur nous pour voir si tout va bien…
Et là, je hurle! Après mon mari en premier, je veux savoir si il va bien, si il n’a rien de cassé. Ouf! Il me répond! Il se relève en boitant, il a quelques blessures et aura de jolis bleus. Il aura perdu, comme moi, une veste et un pantalon dans la bataille. Et ensuite sur ces flics tarés qui viennent de me faire une peur inouïe!
Et puis, je pleure de voir mes cadeaux abîmés.
Et alors, je stresse car non, non, je ne peux pas leur dire si j’ai mal quelque part, si j’ai quelque chose de cassé, si je suis blessée. Parce que je ne sens pas! Connards!
Et ensuite, vient le dialogue dingue et absurde que nous échangeons avec nos nouveaux « amis » – il y a des événements qui vous font vous rapprocher les uns des autres – comme c’est mignon…
Mais enfin, comment avez-vous pu reculer et nous renverser?!
Ben! Je sais pas, Monsieur, Madame, je suis désolé, je ne vous ai pas vus.
Comment ça, vous ne nous avez pas vus? Vous n’avez pas de rétro?
Ben, heu, si mais il y a trop de choses dans le combi, on ne voit pas par la lunette arrière.
C’est une blague?!
Non, et puis, vous auriez du regarder vous aussi, Monsieur et Madame.
Mais, vous étiez dans notre dos!, comment vouliez-vous qu’on vous voit?!
Attention, je vous ai réservé la meilleure réplique pour la fin…
Mais oui, enfin, bon, j’ai fait ce qu’il fallait! … J’avais mis mes bleus!
…
Ps: Juste des gros « bleus » pour nous aussi, des grosses égratignures et des vêtements déchirés. Mon fauteuil n’a rien. On ne s’en sort pas si mal au final. Vu le gros renfoncement dans la porte de la camionnette…