“Pour faire un malaise hyper classe au pied de la Sagrada Familia, ton médecin personnel, tu emmèneras.”
Nous sommes samedi 04 août, il fait pas moins de 40° à l’ombre à Barcelone. C’est le temps idéal, mais alors idéal à mon avis pour sortir se balader et montrer cette magnifique ville d’Espagne à mes amis, dont l’une n’a jamais eu la chance de fouler ses artères principales, voir ses monuments connus dans le monde entier et manger ses célèbres tapas à s’en faire exploser le bidou.
Nous voilà donc confiants – inconscients oui! – quittant notre appartement loué pour l’occasion et prêts à voir et faire un maximum de choses en un minimum de temps. Sinon, ce ne serait pas marrant!
A peine la porte ouverte, j’aurais dû comprendre que ce petit vent pas du tout frais et ce soleil qui brûle immédiatement la peau n’allaient pas être mes amis pour la journée. J’aurais dû y aller doucement, j’aurais dû me souvenir que parmi tous ces êtres fragiles dont ils parlent depuis des jours à la télévision, il y a sans doute moi.
Mais non! T’es malade! C’est pour les mamies tout ça, pas pour moi, me suis-je dit. Evidemment!
Franchement, là, avec ma super jolie combi-short sexy, mes baskets qui déchirent et ma super casquette fashion, il ne peut rien m’arriver c’est juste improbable!
En route!
Une heure plus tard, je suis toujours sur roues, vaillante, réactive. Le cerveau chauffe un peu mais rien ne m’arrête.
Deux heures plus tard, purée! Mais c’est quoi cette chaleur de dingue! Je fais moins la maligne, je commence à ne chercher que l’ombre, je profite de chaque entrée de magasin climatisée pour me poser, je parle déjà beaucoup moins… Bref, ça sent de moins en moins bon cette histoire.
Deux heures trente plus tard, les ennuis commencent vraiment! J’ai envie de vomir, la tête qui tourne, les cernes qui se creusent. J’ai plutôt envie de pleurer! Le côté sexy de moi-même a un peu disparu! Damned!
On s’arrête, il faut refroidir le tétra si on veut qu’il tienne encore un peu. Pause déjeuner, arrosage, requinquage, climatisation, tapas qui font du bien. On souffle, je reprends des couleurs, une tête à peu prêt normale.
La cuenta, et vamos!
Je suis suffisamment belle et en forme pour me présenter à l’accueil du grandiose Palace Le Mandarin Oriental et demander à utiliser leurs toilettes handicapées. Un de mes plaisirs en voyage, un de nos challenges avec mon amoureux. Ca fonctionne toujours!
C’est reparti. Au vu de la tête que j’ai une demi-heure après et la température qu’il fait, mes amis décident que prendre un taxi serait une excellente idée pour se rendre à la Sagrada Familia. Je ne vois vraiment pas où est le problème…
On y est, elle est là, elle est majestueuse comme à chaque fois que je viens la voir. Mais cette fois, je ne vais pas voir grand chose! Ma tête tourne, ma vue se brouille… Que passa?!
Il se passe que je fais un malaise! Vite, m’allonger, je vais tomber! Je peux? Le responsable du café dans lequel je me suis réfugiée n’hésite pas longtemps… Me voilà couchée sur la banquette au bord de l’évanouissement. J’ai la tête qui éclate, je voudrais seulement dormir, etc.
Avez-vous besoin d’une ambulance? Non, c’est bon, nous avons ce qu’il faut! Le parrain de ma fille est médecin, il prend les choses en mains, je vais revenir doucement mais sûrement. Méthode, on fait avec les moyens du bord: des bouteilles glacées sous les bras, des glaçons dans la nuque, les pattes en l’air et le tout, sans montrer une seule fois ma culotte! Parait-il…
Moralité: pour faire un malaise hyper classe au pied de la Sagrada Familia, ton médecin personnel, tu emmèneras.