Les toutes premières années après mon accident, ma mère et moi étions, il faut l’avouer, très incultes en matière de handicap. En terme de matériel, de besoins, de possibilités ou non de faire certaines choses, mais nous étions et sommes toujours d’ailleurs, résolument optimistes.
Ainsi, quand notre petite chienne yorkshire est morte, nous avons eu la brillante idée de prendre un autre chien.
Et tant qu’à faire, on s’est dit pourquoi ne pas prendre un gros chien, un labrador qui, comme nous l’avions vu à la télévision, allait m’aider à faire tout un tas de trucs formidables.
C’est fou ce que ces boules de poils arrivent à faire avec beaucoup d’éducation.
Et là, vous me voyez venir, c’est là que le bât blesse…
Parce que moi, ado rebelle, je n’allais quand même pas attendre plus d’un an qu’un chien éduqué par des professionnels dans le domaine me soit attribué.
Non, on a cherché dans des journaux, dans l’annuaire, sur des tableaux d’affichage – on n’avait pas internet quand j’étais ado, inutile de parler des sujets qui fâchent – pour trouver le chiot qui ferait bientôt partie de la famille.
Et on a trouvé Harley, beau bébé labrador à poils courts très énergique, et pour nous ça semblait être un critère primordial.
Harley est vite devenu gros et est resté très énergique, très longtemps.
Ma mère et moi, avons donc pensé que nous pourrions sans aucun problème lui apprendre en plus des ordres de base plein de choses à faire pour me rendre la vie facile. Ouvrir une porte, tracter le fauteuil, ramasser des objets, etc.
Sachez que ça n’est jamais arrivé, que mon gros et terriblement gentil Harley n’a jamais vraiment écouté, qu’il prenait toute la place quand il venait sur mon lit m’écrasant de tout son poids, qu’il se sentait libre de vivre sa vie tranquillement sans trop de contraintes.
Et que ce n’était pas nous qui promenions Harley, c’est lui qui nous promenait… Comme le jour où j’ai eu la brillante idée de l’attacher directement à mon poignet et qu’au premier chat qui est passé devant nous, je me suis retrouvée à plat ventre sur la route tirée par mon chien, le fauteuil étant lui resté sur place.
Je n’avais ni skateboard, ni planche de surf sous moi, ce qui, je pense, aurait rendu le moment plus fun.
On m’a rapidement porté secours je vous rassure, je m’en suis tirée avec quelques égratignures et le fauteuil a bien fait barrage pour les voitures qui suivaient.
Ce chien n’est plus avec nous aujourd’hui mais il est resté, malgré tout, mon amour de chien pendant de longues années.
J’ai trouvé cette association sur le net pour ceux qui voudraient faire les choses bien mieux que moi: cliquez ici