Sur le planning quasi minuté de notre voyage de noces, le 6 décembre est marqué d’un grand cercle rouge. Pas question de le rater. Le rêve est trop beau, trop proche; il rythme mes nuits depuis trop longtemps. Ce soir, je serai à quelques mètres seulement de Tim Duncan, de David Robinson, de Lamar Odom, de Manu Ginobili, d’Udonis Haslem, de Tony Parker et de Dwyane Wade. Ce soir, je serai un des 19.600 veinards assis dans l’AmericanAirlines Arena pour voir le Miami Heat de Stan Van Gundy recevoir les San Antonio Spurs de Greg Popovich. Ce soir, je vais voir, en live, un match de NBA!
A l’excitation de l’événement, s’ajoutent les petites satisfactions que procurent, pour ce genre de sortie, ce que Stef et moi appelons Le pouvoir du fauteuil. Vous savez, ce pouvoir qui me permet d’annoncer à mes potes fans de foot, non sans une pointe de sadisme, que je vais assister, en juillet prochain, à un quart de finale, aux demi-finales et à la finale de l’Euro 2016…
Pour ce match, le pouvoir du fauteuil nous a déjà valu, lors de la réservation, un tarif plutôt sympa pour des places qui le sont tout autant. Il nous assure également un accès au parking souterrain de la salle, à quelques mètres seulement des accès vers la salle. Il va nous faire assister, aussi, à une scène surréaliste. So American…
Le match va débuter dans quelques minutes. La foule commence à se presser. Plan de la salle en main – on est en 2003, au Moyen-Age: pas encore d’iPhone pour nous indiquer le trajet à suivre, je parviens enfin à trouver l’ascenseur qui va nous mener à nos places. Je presse le pas. En vain: quand j’arrive devant les portes coulissantes, la cabine est déjà bondée. Je recule d’un mètre, résigné à attendre le prochain.
Quand soudain…
« Stop! »
A notre droite, un agent de sécurité, sosie de Whoopi Goldberg, brandit son badge et appuie, d’un geste décidé, sur le bouton d’ouverture des portes.
« Everybody out! »
Le ton n’incite guère à la contestation. La trentaine de personnes qui se serrait à l’intérieur de l’ascenseur s’exécute sans broncher.
Fière de son effet, Whoopi nous gratifie d’un sourire éclatant et, d’un geste de la main, nous invite à prendre leur place.
Wheelchair Power!
Ecrit par mon cher et tendre Karim